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L'incroyable tradition des Santons de Provence

L’admiration d’un père, une tradition qui se perd, un savoir-faire unique. Marylène Bourges, santonnière, fait perdurer avec sensibilité et passion la tradition des Santons de Provence, transmise par Laurent Bourges, son père, figure locale. Nous la rencontrons dans son adorable cabanon de pierre, niché sur la Route des Baux-de-Provence. Immersion dans ce petit atelier fascinant situé tout près de notre propriété  L'Étoile des Baux.

SANTON : Subt.masc. Petite figurine provençale de la crèche représentant les personnages de la Nativité (la Sainte Famille, les rois mages, des bergers, le bœuf, l'âne et de nombreux personnages populaires typiques). Avez-vous vu en Provence, dans les crèches de Noël, ces petits personnages de plâtre peint, de la hauteur d'un doigt, qu'on appelle des santons (Tharaud, Péguy, 1926, p. 82).

“Mes parents ont commencé à faire des santons en 1955. Papa a créé son premier santon à l’âge de 9 ans et son premier moule à 13. Il a toujours eu cette passion en lui. Quand il a eu une vingtaine d’années, il a fait l’Ecole des Beaux Arts en spécialisation modelage et peinture, où il obtenait souvent les premiers prix. En 1955, il a décidé de se lancer dans la fabrication de santons. Au début, il n’y avait qu’une quarantaine de sujets, puis au fur et à mesure, Papa a agrandi ses collections. Et chaque année, il créait sur la période entre Noël et Pâques de nouveaux moules. La création d’un moule est la partie la plus longue, la plus délicate, mais c’est la partie qu’il préférait. Au total, il a créé environ 450 moules en 50 ans de carrière.”

“Très jeune, Papa me prêtait un petit moule et j’avais pas suffisamment de force dans les bras alors je m’asseyais sur les moules pour pouvoir presser. Puis, j’ai toujours dit “Je serai santonnière.”

“On estime aujourd’hui qu’il existe à peine 50 santonniers dont c’est l’activité principale.”

“Par tradition, le santon doit être de couleur vive mais mat. On peut donc seulement vernir les objets et accessoires comme les cruches, ou les fruits et légumes, mais les visages et les vêtements ne doivent jamais briller, sinon ce n’est plus le véritable santon provençal.”

“La cuisson est lente. On allume le foyer vers 6 heures du matin jusqu’à une heure du matin du lendemain. Il faut ajouter du bois tout doucement tous les trois-quart d’heures. Les santons sont posés sur une dalle de fonte recouverte de cendre pour maintenir encore davantage la chaleur.  Le deuxième jour on ne touche rien et en fin de troisième jour on commence à retirer la cendre et en fin de quatrième journée on commence à sortir les santons du four en surveillant la couleur. A chaque fournée, ce sont près de 3500 santons dans un four à environ 900 degrés.”

Découvrez ce portrait dans ICONS Les Baux-de-Provence, notre collection de guides auto-publiés autour des destinations  Iconic House .

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