Le Cap Ferret, par Thibaud Elzière (partie 1)
Backstage
“Chaque fois, la même scène se répète. Depuis la route, juste après Claouey, sur une dizaine de mètres, une première fenêtre s’ouvre, entre les pins, vers le bassin. Quelques pinasses allongées sur leur flanc, des piquets à huîtres pointant vers le ciel, puis l’étendue d’eau, presque d’huile, qui s’étend au loin vers Arcachon. Ce tableau grandeur nature vous accueille sur la presqu’île du Cap Ferret.
Le Cap Ferret est un bras de sable planté de pins élancés qui s’étend du nord vers le sud sur plus de 20 kilomètres. Ce banc sablonneux protège la baie d’Arcachon des tumultes de l’océan Atlantique pour former un bassin d’eau presque tranquille. C’est cette situation très particulière qui confère au Ferret son caractère et son attrait. Tout au sud, au niveau du village du Ferret, seulement quelques centaines de mètres séparent les “deux mers” comme j’aime les appeler.
Le bassin, à l’est, est un terrain de jeu pour les adeptes de sports nautiques. Que vous aimiez la voile, barouder en pinasse pour admirer les maisons de la première ligne, pêcher le bar, chasser le coquillage ou naviguer en bateau semi-rigide pour pique-niquer sur le banc d’Arguin, au gré de la marée… vous serez servis.
L’océan, à l’ouest, offre un paysage tout à fait différent. Plus sauvage, plus hostile, il se mérite puisqu’il faut d’abord franchir la dune pour l’atteindre. Et quand vous arriverez, vous serez subjugué. Du haut de la dune, vous ne verrez quasi aucune construction, aucune paillote, rien que l’océan, puissant et infini à perte de vue. Vous irez alors vous dorer au soleil sur le sable fin, marcher le long de la plage jusqu’à la pointe, vous rouler dans les vagues ou prendre quelques mousses avec votre planche de surf. Vous resterez vigilants, car les courants sont forts et dangereux. L’océan reste imprévisible.
Quand vous quitterez la plage, que vous traverserez à nouveau la dune, vous ne manquerez pas mon panorama préféré. Vous êtes à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer, mais cela suffit pour être au-dessus des pins. Vous réalisez alors que le Cap Ferret est une immense pinède. Et au milieu de cette canopée verte émerge le phare du Ferret. Le contraste est détonnant. Pour moi la plus belle image du Ferret.”
Plus sur le Cap Ferret dans la prochaine édition d'ICONS, la collection de guides imprimés conçus autour de nos destinations.
Images : Emma Lucila Sanz